La loi sur l’interdiction de fumer va rentrer en vigueur prochaînement. Pas un ministre pas un secrétaire d’état et bien sûr mais cela n’étonera personne, pas un journaliste, fût il futile n’a dénoncé le manque à gagner pour “les filles à poil qui pose avec une cigarette” dont je suis et qui vont devoir montrer plus pour gagner autant car l’érotisme de la clope ne peut pas se remplacer par un autre subterfuge nicotiné. Que l’on m’imagine, nue, dans ce paysage mégèvois, un patch à la main, un chewin gum à la dextre ou pis encore une barre chocolatée. Que l’on imagine un seul instant cette barre fondue par la chaleur incandescente des spots et de mon excitation mêlés et le cacao coulé en fluide sur mes doigts souillés. Les obsédés et les érotomanes de toutes trempes iraient fort marris se rabattre sur n’importe laquelle de mes consoeurs qui dans un pays moins apermissif autorise encore l’usage de la cigarette dans les lieux publics. Je vous le dis, cette interdiction aura pour conséquence la perte d’un objet érotique de premier choix qui a au cours des temps, durci bien des verges flasques et neuronés bien des glandes flacides. On me répond “danger” pour les voisins, pauvres fumeurs passifs qui s’encrassent les éponges avec notre fumée mais alors que dire des milliers de paraphiles smokant trahis par la législation et qui devront se cacher comme le coprophile et l’urophile pour se livrer à leur vice somme toute bien innocent: s’astiquer l’asticot sur de l’herbe à nicot. Quant-à moi, contrainte à la pornographie par manque de compréhension des autorités sur le pouvoir enfumant de la fumée, je rejoindrais la cohorte des pauvres filles exploitées par des photographes sans talent et pire… sans cancer.
Marie Claire Pellas
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